Les PME en France en 2024 : où en est-on réellement ?
Si vous êtes dirigeant, acteur de l’écosystème entrepreneurial ou simplement curieux du tissu économique français, une question essentielle mérite qu’on s’y attarde : combien de PME compte-t-on en France en 2024, et que faut-il en retenir ? Les données toutes fraîches de l’INSEE et de Bpifrance nous permettent aujourd’hui d’y voir plus clair, chiffres à l’appui.
Dans un monde où les startups occupent souvent la une et où les grands groupes imposent leur narration, il est parfois utile de recadrer le débat : la vraie force de l’économie française, ce sont ses petites et moyennes entreprises. Et pourtant, leur réalité reste parfois méconnue, voire sous-estimée. Regardons cela de plus près.
Définir une PME en 2024 : un enjeu de taille
La notion de PME peut en réalité être plus floue qu’on ne le pense. Pour remettre les pendules à l’heure, rappelons les critères retenus en 2024 :
- Effectif : Moins de 250 salariés
- Chiffre d’affaires : Moins de 50 millions d’euros
- Total de bilan : Moins de 43 millions d’euros
Ces trois volets définissent officiellement une PME aux yeux de la Commission européenne, et la France s’aligne sur cette définition pour ses statistiques officielles, à quelques nuances près selon les secteurs (notamment dans l’artisanat ou l’agriculture).
Combien de PME en France en 2024 ?
Selon les dernières données de l’Insee publiées début 2024, la France compte environ 147 000 PME. À noter : ce chiffre inclut uniquement les PME « actives », c’est-à-dire qui ont une activité économique déclarée et à jour. Ce nombre évolue légèrement chaque année en fonction de la conjoncture, des cessations d’activité, des créations et des fusions-acquisitions.
Mais attention, pour bien comprendre ce chiffre, il est essentiel de distinguer les catégories d’entreprises :
- Micro-entreprises : Moins de 10 salariés – environ 3,1 millions en 2024
- PME (hors micro) : Entre 10 et 249 salariés – 147 000 entreprises environ
- ETI : 5 900 entreprises
- Grandes entreprises : Environ 280 en France
On parle donc bien ici des « vraies » PME, souvent familiales ou fortement enracinées localement, et qui représentent une part significative de l’emploi privé en France.
Un poids économique considérable
Les PME génèrent près de 35 % du chiffre d’affaires total des entreprises françaises et représentent environ 45 % des emplois marchands dans le secteur privé. Ce n’est pas une mince affaire — et cela souligne leur impact stratégique au cœur de l’économie réelle.
En termes de secteurs, les PME sont particulièrement présentes dans :
- Le commerce de détail
- Le bâtiment et les travaux publics
- Les services aux entreprises
- L’hôtellerie-restauration
- L’industrie manufacturière
Autrement dit, les piliers du dynamisme économique local. Que serait une zone industrielle sans ses PME spécialisées en usinage de précision ? Ou un centre-ville sans ses restaurants et librairies indépendants ?
Quel visage pour la PME française en 2024 ?
Fini le cliché de la PME vieillissante et réfractaire à la tech. En 2024, la PME se transforme et s’adapte. Selon un rapport Bpifrance Le Lab, plus de 68 % des PME ont entamé une transformation digitale significative (outils collaboratifs, CRM, dématérialisation, e-commerce).
Des outils comme SAP Business One, Evoliz ou encore Odoo sont désormais présents jusque dans les structures de 20 à 50 salariés. Les dirigeants deviennent aussi progressivement plus ouverts aux modèles collaboratifs, au télétravail, ou encore à la RSE.
Un témoignage marquant d’un dirigeant de PME industrielle à Toulouse :
« Avant, on pensait qu’un ERP c’était pour les grands… Mais depuis qu’on a migré vers une solution cloud adaptée, on a gagné 15 % de productivité rien qu’en pilotant mieux notre chaîne logistique. »
La PME française est donc loin d’être figée ; elle est en mouvement, parfois plus agile que ses consœurs plus imposantes.
Les nouveaux défis des PME en 2024
Si les chiffres sont plutôt encourageants, les dirigeants sont confrontés à plusieurs défis — certains structurels, d’autres conjoncturels :
- Recrutement : 72 % des PME déclarent des difficultés d’embauche, notamment dans l’artisanat, le numérique et la mécanique.
- Transition écologique : Entre législation (CSRD, bilan carbone) et montée en puissance de la demande client, le chemin est encore semé d’embûches.
- Accès au financement : Malgré la volonté des banques d’accompagner les TPE-PME, les conditions se durcissent, surtout pour les structures jeunes ou peu capitalisées.
- Digitalisation : Si la tendance est là, il existe encore un vrai besoin d’accompagnement sur le terrain (choix des outils, conduite du changement, cybersécurité).
En somme, être dirigeant de PME en 2024, c’est un peu comme piloter un voilier : il faut garder le cap dans une mer en constante évolution. Mais avec les bons outils et une vision claire, le potentiel de ces sociétés reste considérable.
Pourquoi ce chiffre est stratégique pour les décideurs
Alors pourquoi s’intéresser au nombre de PME en France ? Parce que derrière ce chiffre, se cache un potentiel énorme — que vous soyez investisseur, éditeur de logiciel, institution publique ou même futur entrepreneur.
Ces 147 000 entreprises (hors micro), ce sont autant de clients potentiels, de partenaires futurs ou de marchés à pénétrer. Mieux comprendre leur réalité terrain, leurs outils, leurs problématiques, c’est mieux adapter son offre et son discours.
À titre d’exemple, un éditeur SaaS qui pense « grande entreprise » risque de passer à côté d’une demande massive de la part des PME pour des outils simples, modulables et pensés pour une équipe de moins de 50 personnes.
Et demain ? Une PME, mais pas comme hier
Les lignes bougent rapidement. En 2024, des tendances de fond émergent :
- Explosion du no-code et de l’automatisation pour des PME non techniques
- Croissance des structures hybrides : agence + marketplace, artisanat + e-commerce, etc.
- Développement accéléré du capital humain : montée en compétences, bien-être au travail, marque employeur
- Transition vers le Business as a Platform : élargissement des services sans forcément embaucher plus
Autrement dit, on n’a sans doute jamais eu autant d’opportunités — et de défis — qu’en 2024 lorsqu’on dirige, accompagne ou développe une PME. Ce sont ces entreprises qui feront l’économie de demain, tant sur le plan local que global.
Alors, si vous aviez pour ambition de passer la seconde avec votre entreprise… vous êtes au bon endroit, et au bon moment.
